Traitement
Les traitements actuels ont pour premiers objectifs le contrôle des poussées, la prévention des rechutes et le maintien d'une qualité de vie optimale pour chaque patient.
- Les dérivés aminosalicylés sont très utilisés et leur efficacité a été prouvée dans le cas de poussées légères ou modérées. Leur emploi en traitement d'entretien permet de maintenir les rémissions. Ces agents réduisent aussi le risque de survenue d'un cancer colo-rectal. Les suppositoires et lavements aminosalicylés sont plus efficaces que les corticoïdes administrés par voie rectale.
- Les corticoïdes constituent le traitement de base des poussées d'intensité moyenne ou sévères. Ils sont utilisés sur de courtes pèriodes, afin de limiter les effets secondaires.
- Les immunosuppresseurs se sont largement développés. Ils agissent de manière très ciblée sur certains composants du système immunitaire : l'AZATHIOPRINE, le 6-MERCATOPURINE et le METHOTREXATE sont les plus souvent prescrits. Leur délai d'action étant de quelques mois, il ne peuvent être utilisés seuls pour le traitement des poussées. Ils sont indiqués pour les formes évolutives ou de traitement difficile. La cyclosporine est aussi utilisée dans les formes sévères résistantes aux corticoïdes, sur une courte pèriode.
- Les antidiarrhéiques ralentissent la traversée des aliments dans l'intestin.
- Les antispasmodiques combattent les douleurs abdominales. Leur action contre les spasmes peut s'exercer au niveau des fibres nerveuses, des fibres musculaires, ou des deux.
- Outre la nécessité d'une alimentation adaptée, un traitement nutritionnel peut s'avérer nécessaire. Cette assistance nutritionnelle peut être entérale (par sonde nasogastrique) ou parentérale (par voie veineuse). Elle n'est cependant envisagée qu'en cas de dénutrition importante ou de retard staturo-pondéral chez l'enfant ou l'adolescent. Elle n'a pas d'effet sur le cours évolutif de la maladie, contrairement à la maladie de Crohn.
- Les biothérapies : l'INFLIXIMAB appelé Rémicade en Europe, déjà utilisé dans le traitement de la Maladie de Crohn, a très récemment prouvé son efficacité pour le traitement d'attaque et d'entretien de la RCH. L'autorisation de mise sur le marché dans cette indication est attendue sous quelques mois.
Le traitement chirurgical est indiqué dans les formes sévères, après échec du traitement médical, dans les formes chroniques invalidantes et dans les complications graves aiguës (hémorragie, perforation, mégacolon toxique.) La chirurgie permet de guérir définitivement la maladie.
En cas de pancolite, 40 à 60 % des patients subissent une opération chirurgicale dans les 10 premières années d'évolution de la maladie.
Les techniques chirurgicales s'appuient sur une colectomie totale, c'est à dire l'exérèse de la totalité du côlon. Deux options sont possibles :
- Anastomose iléo-anale : Exérèse du rectum et confection avec l'intestin grêle d'un réservoir pour le remplacer. Dans quelques cas rares, on observe une inflammation du réservoir appelée pochite qui peut être traitée par antibiotiques.
- Anastomose iléo-rectale, conservation du rectum dans le cas où il est peu atteint et la maladie récente. Cette opération offre un meilleur confort post-chirurgical mais peut se compliquer d'une rechute de la maladie sur le rectum.